PHOTOGRAPHIE - REPORTAGE
Laisser faire la nature
Le jour se lève sur le domaine de la Coulée de Serrant où, crise sanitaire ou non, on entame la 890e campagne de vendanges
consécutives, sur la parcelle du «Clos de la Coulée de Serrant». Ce bout de terrain sacré surplombant la Loire (l’une des rares
appellations en monopole du vignoble Français), a été choisi en 1130 par des moines Cisterciens, pour y cultiver de la vigne.
Rien n’a beaucoup changé depuis.
Car le domaine de la famille Joly est à bien des égards un terroir à part. Un terrain au sous-sol schisteux d’une quinzaine
d’hectares, bordés de vieux murs, nichés entre deux reliefs et creusés au centre d’un vallon, descendant vers le fleuve royal.
Cette situation permet à la vigne de bénéficier d’un climat particulier quand, à la saison, le brouillard matinal remontant du cours
d’eau, s’installe sur ses pentes et donne au raisin toute son originalité. Car c’est bien cela le but recherché : transmettre au vin la
personnalité du terrain, en intervenant le moins possible dans le processus. Un fonctionnement où rien n’est laissé au hasard et où
l’Homme y conserve toute sa place. Un savant mélange de travail et de bon sens.
Au domaine de la Coulée de Serrant, on entend souvent qu’il faut «laisser faire la nature» et elle s’occupe de presque tout, le reste
y est fait à la main. L’un des «5 plus grands vins blancs de France» (Curnonsky) qui a depuis bien longtemps, réconcilié prestige et
écologie.